Stage escalade : crête des raisins

Un petit stage escalade dans les Hautes Alpes : et pourquoi pas en passant par la Crête des Raisins, une magnifique course d’arête face au massif des Écrins. Retrouver le programme des stages sur le site : ici

Une course d’arête… C’est quoi au juste ?

La course d’arête est un savant mélange entre escalade, crapahutage, randonnée dans les alpages. Il s’agit de traverser la crête d’une montagne de part en part, en passant par ses passages les plus faciles. Un peu à l’image des chamois que l’on voit grimper dans des lieux insolites. On ne recherche pas forcément la difficulté mais l’aisance.

L’avantage de ce genre de course, c’est que bien souvent on passe par le sommet. Ce sont un peu comme de belles et parfois vertigineuses ballades aériennes.

Oui mais dans tout ça me direz-vous : La Crête des raisins, c’est comment ?

La crête des Raisins : Késako ?

Il s’agit d’un parcours d’arête de niveau D 5c>5b . C’est à dire une course relativement facile.
Elle débute par 2 petites longueurs dans une cheminée qui débouchent sur une pente escarpée, entre roches et flores des montagnes. De là, il s’agit de naviguer entre les tours rocheuses qui se dressent devant vous. Un petit labyrinthe suspendu qui nous mène à des portions plus raides et plus grimpantes.

Comme nous évoluons en corde tendue, c’est à dire en mouvement quasi perpétuel, l’arrivée de ressauts plus raides permet de faire des poses qui sont toujours les bienvenues. Il faut boire et se ravitailler souvent en montagnes. Peu… mais souvent !

Plus nous nous rapprochons du sommet, plus les longueurs sont grimpantes et longues. Cela met un peu de piment à la journée.

Nous arrivons en fin au sommet après une belle longueur… surement la plus technique. C’est donc, du sommet bien mérité après de beaux efforts, que nous pourrons faire une vraie halte. Profiter tout en grignotant nos vivres, de la vue exceptionnelle sur le massif.

De là, nous observons tous les sommets les plus hauts des Écrins : la barre des Écrins, la Meije, le Pelvoux ! C’est grandiose! Et ça ouvre de projets aussi bien en escalade qu’en alpinisme !

Attention, après la sieste, nous ne sommes pas au bout de nos peines : il faut redescendre en quelques rappels avant de retrouver la terre ferme et nos amies les marmottes.

escalade de la Crête des raisins

Pourquoi une course d’arête lors d’un stage escalade ?

Lors d’un stage escalade en grande voie, se rendre sur ces arêtes permet plusieurs choses :

  • découvrir la vallée de Névache, ses alpages, sa faune et sa flore.
  • se familiariser avec l’assurage en mouvement.
  • apprendre à poser des points d’évolution, friends, ces coinceurs mécaniques utilisés comme points de progression, sangle, pitons : une introduction au terrain d’aventure ou terrain montagne.

Dans ce genre de course, nous évoluons avec peu de matériel mais nous allons le solliciter à moult reprises. Pour des gens avides de découverte, rien de tel que de répéter les mêmes gestes pour qu’ils se transforment en automatismes. Lors d’une course d’arête, nous répétons souvent les mêmes manip. mais chaque fois dans un nouveau contexte.

Ainsi, on pourra juger de la sécurité du matériel mise en place, du sérieux dans l’installation d’un rappel, et de l’indispensable et incessant échange entre leader et second de cordée lors de l’assurage en mouvement.

L’assurage en mouvement est sans doute le plus grisant des modes d’assurage car il demande énormément d’anticipation. Entre lecture du terrain que l’on découvre à l’instant T (qu’on appelle la grimpe à vue), l’estimation du niveau du second et la pose des points d’évolution. Il faut que tout soit en permanence posé de sorte que la cordée s’arrête le moins possible et que la sécurité soit maintenue à 100 %.

Pour bien finir une journée lors d’un stage escalade, que faut-il ?

Eh bien, il faut prendre le temps d’apprécier notre exploit en s’arrêtant au refuge du Chardonnet, tout en buvant une bière et débriefer la journée. Au soleil, en picorant de petites tranches de fromages et de saucisson et en discutant avec les gardiens de la chance d’être ici et de leurs anecdotes sur les troupeaux, les loups, les rapaces… La vie qu’il fait loin du monde…

Et le lendemain, si c’est le dernier jour… pourquoi pas un moment de détente, en mode cryothérapie et aller se prélasser et s’amuser dans les canyons de la vallée…?

À bientôt je l’espère, dans les eaux ou dans les airs.
Benjamin